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Bach, un souffle continu

Interview de Joël Versavaud
(Retour sur le concert à l’église de Chapias le 27 juillet)

Samedi 27 juillet, la petite église de Chapias était remplie d’oreilles en alerte… lors d’un concert où Joël Versavaud a joué de 3 saxophones différents (soprano, alto, baryton) des musiques de Bach initialement prévues pour violon ou violoncelle. Interview de l’artiste.

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Pourquoi choisissez-vous de jouer Bach ?

Joël Versavaud : Je me suis découvert à travers Bach, d’ailleurs, en tant qu’interprète, on peut mesurer ses progrès dans l’exercice de sa musique. Aujourd’hui, je joue beaucoup de musique contemporaine et le travail quotidien de l’instrument implique une grande solitude. Partager mon travail intime sur la musique de Bach me permet non seulement le maintien de ma technique mais aussi de créer une passerelle entre sa musique et la musique d’aujourd’hui.

Vous pratiquez la technique du souffle continu, qu’est-ce que c’est ?

Joël Versavaud : Du didjeridoo au duduk en passant par la flûte indienne et tous les jazzmen soufflants, la technique du souffle continu  – que l’on appelle aussi « respiration circulaire » – se pratique depuis la nuit des temps et permet de jouer de manière ininterrompue. Les compositeurs l’intègrent aujourd’hui très souvent comme élément nécessaire à l’expression musicale.

Techniquement, comment cela se produit ?

Joël Versavaud : On stocke de l’air dans les joues gonflées en fermant la gorge. Cet air est ensuite envoyé dans l’instrument lors de l’inspiration par le nez. Par ce moyen, je peux jouer de manière ininterrompue, le cerveau et les muscles sont oxygénés avec une bonne régularité, malgré les efforts.

Pourquoi l’utilisez-vous pour interpréter Bach ?

Joël Versvaud : Le fait de maîtriser cette technique permet une plus grande liberté de jeu avec le saxophone. En effet, la musique de Bach a ceci de particulier : la note qui termine une phrase est souvent celle qui commence la suivante. Si l’on respire avant ou après ce moment, cela ne permet pas l’enchaînement tel qu’on le souhaite et c’est frustrant. Grâce à la technique du souffle continu je n’ai donc pas cette limite à mes intentions musicales et je peux rejoindre la technique des instrumentistes à cordes ou à claviers. Je suis libre de mon interprétation.
J’aime aussi la symbolique du terme : le souffle continu symbolise l’universalité de Bach qui traverse les siècles.

 



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