Tictactus est un jeune ensemble, créé en octobre 2012, comment avancent vos projets ?
Lucile Richardot : Comme il est fréquent pour un ensemble fraîchement créé, chaque membre « actif » ou même associé apporte sa petite pierre à l’édifice. Par exemple, la flû- tiste Lucile Tessier avait un contact pour nous faire jouer et enregistrer le programme anglais The Darke is my delight au studio de Passavant, près de Besançon.
Olivier Labé nous assure un peu la logistique main dans la main avec notre administratrice Anne-Christine De Mareuil et sonde sa chère région Nord pour nous trouver des concerts. De mon côté, je propose les projets de Tictactus aux festivals comme le vôtre qui m’ont vu passer récemment et qui désirent me voir revenir avec des projets plus personnels.
Nous attendons aussi beaucoup d’une résidence que nous avons obtenue pour la prochaine rentrée au Conservatoire de Vincennes, un soutien précieux pour travailler toute l’année dans des locaux adaptés. Et pour cet été, ce début est déjà très encourageant puisque nous avons été programmés dans deux festivals d’envergure, aux Dominicains de Haute-Alsace de Guebwiller et à Labeaume…
Pouvez-vous parler de votre démarche artistique ?
L. R : Au départ, Tictactus est un trio voix et théorbes, mais, selon les besoins des œuvres que nous aimons, nous sollicitons d’autres instrumentistes et chanteurs. Nous sommes naturelle- ment portés vers la musique française du XVIIe siècle, musiques de ballets et airs de cour très intimistes et, je dois l’avouer, particulièrement délectables et subtilement délicats à chanter, ainsi que vers leurs pendants anglais, songs, odes et fantaisies.
Nous sommes davantage tournés vers la musique profane, mais suite à des sollicitations de programmateurs, s’est posée la question d’un programme sacré. C’est ainsi que nous avons réfléchi à des psaumes à 4 voix de John Dowland soutenus par un consort de trois luths et d’une viole de gambe. Ce programme s’est révélé déterminant pour notre résidence au Conservatoire de Vincennes. Quel que soit le programme, ce qui compte pour nous, c’est de proposer un spectacle pleinement vivant ! En concert, je me mue en maîtresse de cérémonie et endosse plusieurs rôles, tragiques ou comiques, pour emmener le public dans les tourments, l’hystérie ou la joie d’un personnage, dans les raffinements d’un texte ou dans les rythmes entraînants d’une danse.
Labeaume en musiques consacre une journée à votre ensemble, qu’est-ce que cela signifie pour Tictactus ?
L. R : Pour Tictactus, c’est une marque de confiance très importante et un défi majeur au cœur de l’été ! Enchaîner dans la même journée et le même lieu, le spectacle familial l’après-midi et le concert anglais le soir… Le rythme n’est pas de tout repos. Jouer à Labeaume en Musiques est pour nous l’occasion de refondre le spectacle avec une mise en scène améliorée et un redimensionnement de l’espace scénique. Enfin, pour moi qui suis déjà venue deux fois chanter au festival avec l’Ensemble Correspondances et qui y ai enregistré le disque de l’Archange et le Lys, je suis flattée et reconnaissante d’avoir été ainsi plébiscitée et invitée à venir avec une autre équipe faire entendre et connaître ce tout jeune ensemble. Dans un contexte économique peu favorable, avec des groupes qui poussent comme des champignons mais qui se fanent parfois comme des roses, c’est parti- culièrement courageux de la part du festival de nous accorder une telle place. Il mise sur la qualité et le potentiel, au coup de cœur, non sur les têtes d’affiche… Nous devons être à la hauteur d’un tel honneur, c’est ça notre plus grande pression !
Labeaume en Musiques
Scène Conventionnée d'Intérêt National
Mention Art en Territoire
Mas le Récatadou, 571 chemin de Faveirolle,
07120 Labeaume
contact@labeaume-musiques.fr
(+33) 04 75 39 79 86